La douleur animale est, depuis quelques années, au centre de la pratique vétérinaire. En effet, si, dans le temps, on considérait avec peine que les animaux puissent souffrir, aujourd’hui, c’est un fait acquis. Voici quelques données sur l’évaluation de la douleur animale par les vétérinaires et votre rôle à la maison.
La douleur dans la pratique vétérinaire
Les vétérinaires sont souvent confrontés à la douleur animale : une arthrose, une inflammation mais également une injection, une intervention chirurgicale sont liés à une douleur plus ou moins importante. Certaines sont aiguës et ne durent que très peu dans le temps, d’autres peuvent devenir chroniques.
Toutefois, il peut être difficile de la déceler, d’autant plus que nos patients ne parlent pas ! Alors, si une boiterie évoque forcément la présence d’une souffrance, ce n’est pas le cas de nombreuses pathologies pour lesquelles l’animal a mal.
Les propriétaires ont alors un grand rôle à jouer…
Le rôle des propriétaires
La douleur animale est difficile à apprécier. Si des paramètres physiologiques (température corporelle, fréquences cardiaque et respiratoire) peuvent nous aider, le meilleur moyen de juger si un chien, un chat ou tout autre animal souffre est bien son comportement quotidien. Si certains animaux seront rapidement abattus, prostrés, d’autres continueront à manger normalement, à jouer même ! Toutefois, certains signes peuvent vous alerter : un chat qui ne monte plus sur le canapé, un chien qui gémit en se levant tous les matins… Ce sont les propriétaires des animaux qui connaissent au mieux leurs compagnons. Ils remarqueront alors plus rapidement un changement même s’il paraît anodin.
Un conseil : Observez vos animaux tous les jours. Essayez de repérer leurs petites habitudes et manies et vous serez alors plus aptes à remarquer un changement de comportement même minime qui pourrait vous amener à penser que votre compagnon souffre.
Un exemple ? Une soudaine malpropreté chez un chat peut être liée à une douleur. Ne laissez pas une telle situation perdurer. Une consultation s’impose !
A la clinique
Beaucoup d’interventions à la clinique ne sont pas très agréables et stressantes mais certaines sont douloureuses. Si, comme en médecine humaine, une injection ne peut faire l’objet d’une prévention de la douleur lors de l’introduction de l’aiguille, lors de toute chirurgie, le protocole en tient compte ! Beaucoup d’anesthésiques sont également analgésiques. De plus, il est fréquent qu’un anti-inflammatoire soit administré en fin de chirurgie et/ou prescrit pour les jours suivants à la maison.
Chez les animaux âgés
Ces derniers sont particulièrement touchés, comme chez les humains ! On pense, bien sûr, à l’arthrose. Si les chiens sont plus expressifs, les chats sont eux très discrets et ce sont souvent les propriétaires de félins qui nous rapportent, à l’occasion d’une consultation de routine, que leur chat a modifié ses habitudes, est moins habile qu’avant, sort moins souvent pour chasser… Il faut alors penser à une douleur, peut-être lié à l’arthrose.
Sujet plus grave : la fin de vie et les maladies fréquentes à cette période. Beaucoup de personnes se demandent quand aider leur animal à partir et comment savoir s’il souffre ou non. Nous répondons fréquemment que vous seuls qui connaissez et vivez avec votre animal depuis de nombreuses années pourrez repérer sa souffrance même si nous serons toujours présents pour vous aider et vous accompagner dans ces moments difficiles.
Chez les jeunes animaux
Ce sont surtout les grands chiens à croissance rapide qui peuvent présenter des douleurs. Il ne faut pas penser que ces gros bébés jouent la comédie. Les douleurs peuvent bel et bien être très gênantes et il faut les soulager!
En conclusion, l’observation au quotidien de votre animal vous permettra de repérer rapidement les signes pouvant être liés à une douleur. N’hésitez pas à évoquer avec tous les membres de l’équipe de la clinique ces petites remarques même si elles vous paraissent anodines. Il sera alors possible de juger de la présence d’une éventuelle douleur pour pouvoir la soulager rapidement.