A priori très rare chez le chien, le chat peut être volontiers sujet à l’hypertension artérielle. Cette maladie, longtemps sous diagnostiquée, peut avoir des conséquences parfois graves sur la santé de nos félins. Il est donc important d’en reconnaitre rapidement certains signes pour traiter précocement la maladie.
Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?
Au-delà de la définition physique du phénomène (on considère ainsi une pression sanguine comme trop élevée si elle est supérieure à 175 mm de mercure), c’est la résultante d’une pression d’éjection du sang par le cœur trop forte et (ou) de la résistance trop importante des artères à cette pression d’éjection.
Mon chat a-t-il un risque de développer de l’hypertension ?
Contrairement à ce qui se passe chez l’homme pour qui un mode de vie stressant est un facteur prédisposant bien connu à l’hypertension, chez le chat le stress ne semble pas jouer un rôle aussi important dans le développement de la maladie.
L’hypertension est en revanche plus fréquemment découverte chez des chats âgés, et comme chez l’homme cette fois-ci, il semble que le surpoids la favorise. Pour cette raison, et bien d’autres, maintenir votre chat à son poids idéal est indispensable pour sa santé.
Quelles sont les causes d’hypertension ?
Parmi les causes les plus courantes, il faut retenir les maladies rénales, l’hyperthyroïdisme, et certaines maladies cardiaques.
– Il est courant de rencontrer de l’hypertension dans l’insuffisance rénale, et certains spécialistes avancent ainsi que plus de la moitié des chats souffrant de troubles rénaux présentent également des troubles de la tension artérielle.
Si les mécanismes ne sont pas encore bien connus, une hypothèse évoque le mécanisme suivant : lors de maladie rénale, du tissu fibreux envahit le rein et le cœur augmente sa force d’éjection, donc la pression, afin de favoriser la filtration rénale et compenser de la sorte la résistance liée à cette fibrose rénale.
– L’hyperthyroïdisme, quant à lui, est lié au dérèglement du fonctionnement d’une glande située dans le cou, proche de la trachée, la glande thyroïde. Cette glande augmente alors de taille et accroît ses sécrétions hormonales. Même si cette hyperthyroïdie est rarement cancéreuse, l’augmentation importante de la synthèse d’hormones thyroïdiennes impacte un certain nombre de métabolismes, et en particulier le fonctionnement cardiaque : le muscle cardiaque va pomper plus rapidement et éjecter avec plus de force le sang dans les artères. Un quart des chats hyperthyroïdiens est ainsi exposé à un risque d’hypertension.
– Enfin, parmi les causes les plus fréquentes, nous avons cité les maladies du cœur lui-même et en particulier la cardiomyopathie hypertrophique. Si certains cas sont d’origine congénitale, les deux maladies précédentes peuvent également conduire à ces troubles cardiaques. La paroi musculaire du cœur s’épaissit et le volume des cavités ventriculaires diminue : à chaque contraction le volume éjecté est moindre et la perfusion tissulaire en sang est insuffisante. L’organisme tente de compenser en augmentant la pression sanguine. Une anémie chronique peut aussi conduire au même phénomène.
Quels sont les symptômes de l’hypertension artérielle, et comment la diagnostiquer ?
Le signe le plus visible pour le propriétaire est souvent un signe assez tardif, mais particulièrement impressionnant : il s’agit de troubles de la vision, pouvant aller jusqu’à la cécité. En effet le sang, dont la pression est trop élevée, peut occasionner des dommages dans l’œil : des hémorragies, un décollement de la rétine ou un glaucome.
Bien souvent les signes sont moins évocateurs, mais si votre chat boit beaucoup ou urine plus abondamment, si son appétit devient capricieux, il faut envisager la possibilité d’une insuffisance rénale. Dans d’autres cas, c’est une hypertension intracrânienne qui provoquera des cris inhabituels, ou un comportement anormal qui devra vous inquiéter.
Depuis quelques années en médecine vétérinaire, le développement de nouveaux appareils permet de mesurer simplement et sans douleur la tension chez le chat. Avec de petits brassards à l’image de ce qu’utilisent les médecins, ou alors avec des méthodes Doppler. Ces mesures sont très précises et rapides.
Quand faut-il faire surveiller la tension chez mon chat, et si elle est trop élevée, y a t-il des traitements ?
Bien évidemment en cas de symptômes évocateurs que nous avons abordés plus haut, mais aussi en prévention il est conseillé de surveiller la tension. Chez votre chat à partir de 10 ans et chez les chats insuffisants rénaux, un contrôle fréquent est recommandé.
En ce qui concerne les traitements, la pharmacopée vétérinaire s’est considérablement développée ces dernières années sur cette maladie et ses causes. Pour autant, les molécules utilisées en médecine humaine et en médecine vétérinaire sont assez différentes. Votre vétérinaire vous proposera le traitement le plus adapté à votre compagnon. Il peut être également intéressant de modifier le régime alimentaire (réduire le sel notamment).
Quel pronostic en cas d’hypertension chez mon chat ?
Si les traitements sont bien suivis, les résultats sont souvent très bons. Seules les conséquences oculaires, notamment le décollement de la rétine, si elles ne sont pas soignées à temps,
En cas de doute donc, n’hésitez pas consulter votre vétérinaire, car si la rétine n’est pas remise en place dans les 24 à 48 heures, les dommages peuvent être irréversibles.
Comme chez l’Homme l’hypertension artérielle peut avoir des conséquences importantes sur la santé de votre chat. Les progrès dans l’appareillage vétérinaire depuis quelques années permettent de surveiller simplement, plus précisément et sans grandes contraintes la tension de votre chat. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire.